my.dreams

All the world's a stage, here is my part !

Mardi 19 février 2008 à 20:07





“All the world's a stage, And all the men and women merely players”

“All the world's a stage, And all the men and women merely players”, dirait notre cher Shakespeare. A présent cette phrase, avec laquelle j'avais pourtant baptisé mon blog, m'apparaît sous une lumière nouvelle. Aujourd'hui, une discussion avec Julie m'a fait réfléchir aux différents rôles que nous jouons dans la vie. De fait, lors de la conversation, une de ses phrases a particulièrement retenu mon attention : « Jess, c'est pas toi ça ! », qui faisait suite à ma réplique complètement absurde sur les cheveux permanentés, réplique qui vue de l'extérieur, était digne d'un sketch de Samantha (avec moi dans le rôle de la brune Chantale, et Julie dans la peau de Samantha bien sûr ...) Tout ça pour dire que tout le piment de la vie réside peut-être dans l'alternance des rôles que l'on se donne : élève studieuse, et la seconde d'après greluche au 12 ème degré, et cela sans même que nous nous en rendions compte !


Changer de temps en temps de peau, laisser sa fantaisie, son imagination ou même ses impulsions surgir colore notre vie et le monde extérieur de teintes insoupçonnées, change le regard que les autres ont sur nous. Et quelle sensation étrange, de sentir le regard des autres juger ce que nous SOMMES sur un comportement que nous ne pensons pas nôtre !


En réalité, se donner un rôle et se tenir à ce personnage influe peu à peu sur notre comportement, le « personnage » déteignant en partie sur nous… Ainsi, je repense à Julie qui un jour m'a dit : « Fais semblant de t'amuser, tu vas voir ça marche ! »… Et en effet, au bout de quelques minutes de mensonge volontaire à soi-même, on arrive à ressentir ce qu'au départ nous ne faisions que feindre ! Etrange, étrange … Ce qui m'amène à remettre en question l'existence d'une permanence de l'être, ce noyau dur qui formerait notre caractère et auquel nous serions toujours fidèles : peut-être sommes nous chaque jour, chaque minute différents !!

Jeudi 14 février 2008 à 8:08



J'en profite, en ce jour de 14 février, pour vous faire partager ce poème de Baudelaire, l'un de ses plus beaux et plus connus : l'Invitation au voyage, célébration de l'amour aussi bien spirituel que charnel. C'est un poème très doux, qui nous fait voyager dans le monde de l'idéal où l'harmonie des sens et des corps prend tout son sens... Je vous laisse apprécier ...

L'invitation au voyage

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


 

Lundi 11 février 2008 à 23:54

         



Ce matin, la journée avait mal commencé : épuisée  par deux jours d'insomnie et de tournage en rond psychologique, la voix de la prof d'Ancien Français m'a semblé être un écho lointain, la fac un dédale de couloirs parcourus d'ombres aussi floues que l'étaient mes pensées. Malgré mon irrésistible envie de me replonger dans mon lit pour une sieste de 12h d'affilée, j'ai finalement réussi à traverser les cours de l'après-midi, les yeux mi-clos et le cerveau sur mode pilotage automatique, directement relié au stylo. Arrivée au terme de cette journée, et après avoir relevé un défi que je m'étais lancée le matin sans conviction aucune, avec la quasi-certitude que la routine de la journée reprendrait son cours, écrasant cette pauvre lueur de volonté, une réflexion m'est venue quant à la circularité chronique dans laquelle se sont enferrées mes pensées depuis quelques mois.

 

En effet, l'introspection prise en elle-même et pour elle-même n'a pas grande utilité, si ce n'est celle de permettre à tout notre lyrisme plaintif de s'épancher en de longues élégies dans lesquelles nous ressassons encore et encore notre mal de vivre. Certes, la connaissance de nous-mêmes nous permet de démêler les causes de nos comportements, de remonter le fil de notre conscience jusqu'au nœud initial. Cependant, analyser ne suffit pas à enrayer des pensées et attitudes déjà fort bien installées dans la répétitive monotonie de nos journées ! L'introspection n'est pas une fin en soi, elle n'est que le chemin qui nous mène à la guérison ! De fait, cerner son ennemi – en l'occurrence la partie apathique de nous-mêmes, qui se complait dans une routine même malsaine -  est le meilleur moyen pour le détruire. Alors oui, prenons du temps pour penser à nos angoisses et nos tourments, revenons sur leurs causes, leurs desseins inconscients, mais surtout pensons aux moyens de les entraver ! Il est certes difficile d'annihiler instantanément ces pensées néfastes, qui dans leur récurrence nous rassurent, et dont la disparition nous angoisse, mais que d'autres forcent la porte de nos esprits, et bientôt les jugements destructeurs seront anéantis à leur tour. Nous ne pouvons nous détacher que de ce que nous voulons de toutes nos forces voir s'abolir, c'est pourquoi, pour réussir, nous devons substituer le volontaire au velléitaire, le « je devrais » au « je vais faire ». Ainsi, nous avançons encore et toujours, combattons cette paralysante fixité, et brisons les liens qui nous empêchaient de découvrir ce « je » en devenir, qui toujours s'altère puis renaît…

Dimanche 10 février 2008 à 10:31




Que tous ceux qui se font du souci pour moi se rassurent : les articles que je publie en ce moment ne sont que métaphoriques, symboliques. Bien sûr, au premier degré on peut y voir un symbole de mort, mais non, je ne suis pas suicidaire je vous le confirme ^^ Il y a encore bien trop de choses en ce bas monde que je voudrais explorer pour déjà vouloir le quitter :-) Mon dernier article, qui décrit une chute, n'est pas purement et simplement l'expression de  mon désir de me jeter dans la Vienne, mais la métaphore d'un monde intérieur, d'une conscience un peu embrumée !

Voila, je tenais simplement à préciser ces choses, car , même si je l'ai expliqué à un ami qui m'a demandé hier soir : "Mais qu'est-ce que c'est que cet article ?? Ca va plus du tout là !!", il fallait tout de même que je mette les choses au clair officiellement :-)

Samedi 9 février 2008 à 23:14



Sous mes pieds, le vide. Je relève la tête pour ne plus avoir à contempler l'abîme aux contours indistincts qui dans quelques instants m'aura enveloppée. Dois-je céder ou résister, lutter ou me livrer ? Peu à peu paralysée et asphyxiée, je m'enivre d'une douce torpeur et m'engouffre vers ces sourdes profondeurs. Refuge des pensées égarées, l'obscurité me protège, dissimule mon malaise et consume mes craintes. Ce vide tant redouté désormais m'apaise, et c'est avec assurance que je me laisse glisser le long des abruptes falaises de l'oubli. J'oublie mon être, mon corps se dilue dans de vagues sensations, et, ainsi désincarné, mon esprit à son tour m'abandonne. Pris de vertige, il tente de fuir cette nébuleuse confusion,  mais le voile qui l'aveugle brusquement se déchire.


            Je viens de toucher le sol et contemple depuis les profondeurs l'ampleur de ma chute vertigineuse. Le chemin à parcourir pour remonter demande plus de forces que je n'en possède, c'est pourquoi je me résigne à demeurer dans ce gouffre obscure, à y vivre, ou plutôt y survivre. Je fais quelques pas, je vais ça et là sans espoir ni appréhension, sans crainte et sans passion, mais tandis que le brouillard m'entoure et m'aveugle, l'angoisse du vide me saisit à nouveau. Alors je m'assois et, immobile parmi ces ombres familières, je tente de trouver le sommeil… dormir, encore et toujours, perdre conscience pour oublier le néant qui m'aspire, dormir enfin pour oublier que ce néant
est mon avenir.


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