my.dreams

All the world's a stage, here is my part !

Dimanche 13 juin 2010 à 18:28

http://my.dreams.cowblog.fr/images/waytoheavenbymalta-copie-1.jpgIl y a encore quelques mois de cela, je voyais l’horizon de mes rêves se rétrécir, et mon avenir s’obscurcir, à peine éclairé d’une flamme vacillante qui consumait peu à peu  les fragiles illusions qui me soutenaient encore. Je sentais s’abattre insidieusement sur mes épaules tout le fardeau d’un présent insignifiant, qui me soustrayait à ma propre existence pour m’écraser de sa masse inerte. Ce quotidien sombre et borné, me privant peu à peu de lumière vitale, m’entrainait inexorablement vers les falaises du néant, vastes promontoires qui surplombe le gouffre de la Folie.
Oui mais voilà, j’ai le Vertige. Le Vide absolu me terrorise, et ma raison, par je-ne-sais quel miracle, a tendu un filet qui m’a empêchée de sombrer. Bien plus, elle a soufflé sur la flamme moribonde du désespoir, et mis au bucher mes idées noires, faisant ainsi jaillir de ce brasier de splendides étincelles de fantaisie et de soif de vivre.

Ainsi, j’ai pour le moment retrouvé le chemin de ma vie, et j’aperçois, certes encore indistinctement, une relative liberté qui se profile à l’horizon. J’ai fait la paix avec le quotidien, et nous nous supportons l’un l’autre sans nous brutaliser. Néanmoins, il m’arrive souvent de penser à une personne que j’ai lâchement abandonnée en cours de route, il y a quelques années, persuadée que sa superficialité surannée ne me serait plus d’aucune « utilité » - et le mot est choisi à propos - dans la poursuite de mon existence. Je ne la sentais plus capable d’affronter les impératifs toujours plus exigeants du quotidien, et l’ai donc cruellement privée de sa nourriture vitale : ses rêves. Elle a ainsi dépéri à mes côtés sans que je ne jette un seul regard sur elle, pour enfin disparaître totalement, dans ma plus cruelle indifférence. Mais aujourd’hui, il me semble parfois que sa timide présence m’accompagne encore, que cette enfant, abandonnée le long d’une route, n’attend qu’un signe de ma part pour rejoindre à nouveau ma vie.

http://my.dreams.cowblog.fr/images/swingbyMemo89.jpgComment ai-je pu oublier cette enfant qui aimait tant faire de sa vie une scène de théâtre, une aventure quotidienne? Les jeux de piste, les chasses au trésor, les énigmes, les cachettes, les ridicules petits films tournés avec le caméscope familial, et enfin les inventions toutes plus saugrenues les unes que les autres… Sa légèreté enjouée et romanesque me manque, et me fait regretter ma stupide et vaniteuse négligence. Bien sûr, il s’agit bel et bien de mes rêves et mes espoirs d’enfance –voire d’adolescence, que j’ai tenté d’incarner dans cette enfant délaissée. Il ne s’agit nullement de parler de moi à la 3ème personne à la manière d’un César ou – plus proche de nous – d’un Delon à l’égo surdimensionné ;) – mais bel et bien d’une mise à distance signifiante : cette enfant me ressemble, certes, mais elle demeure pour moi une étrangère. En effet, à la pensée de cette enfance révolue, de ce temps qui coule inlassablement et nous contraint à laisser des parcelles de nous en chemin, une sensation vertigineuse me prend, et je ressens alors avec douleur et pénétration toute la fragile valeur que prend notre existence, en regard avec son inexorable terme. Afin de lui donner le plus de couleurs et de consistance possible, sans doute devrions nous prendre garde de ne jamais perdre de vue nos rêves, ces bulles d’oxygène que nous étouffons malheureusement au contact du pessimisme et du fatalisme environnant. En un mot, s’efforcer de ne pas s’oublier, en recouvrant hermétiquement nos espérances d’une étanche pellicule d’impératifs et de bienséances sociales. Nos rêves ne disparaissent pas, ils s’égarent en cours de route, et il ne tient qu’à nous, l’espace d’un instant, d’observer brièvement le chemin parcouru afin de les saisir à nouveau. Même fantasques, mêmes irréalisables, ils nous ont façonnés, et forment de solides passerelles vers les parties les plus lumineuses de nous-mêmes... 

Dans cette interview, Jacques Brel nous livre sa conception du rêve … Très pertinente, à mon avis …
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"Quand Brel parle des rêves"


Samedi 5 juin 2010 à 16:25

 Après une année d’absence, je vais tenter de redonner vie à ce blog avant qu’il n’expire définitivement, face au découragement et à l’insatisfaction qui étouffent mes mots et paralysent ma pensée depuis tout ce temps.  Depuis des mois, et malgré une sourde envie de m’exprimer, il m’est impossible d’écrire plus de deux phrases sans les effacer aussitôt après, insatisfaite devant leur fadeur et leur inconsistance. J’ai l’oppressante sensation que mon inspiration s’est tarie, que le flux de mes paroles est désormais disharmonieux, discordant, et qu’il n’en émane qu’un faible son éraillé. Je me remets ainsi à mon clavier, tiraillée entre le désir de partager mes réflexions, et la crainte de ne livrer qu’une pensée sans épaisseur. C’est donc avec indulgence que je vous demande de considérer ce nouveau départ : mon écriture a sans doute perdu en fluidité, les thèmes abordés en pertinence et en originalité  …

 
Il est ainsi tout naturel que je commence par vous parler d’une chose dont je prends de plus en plus conscience en ce moment, à savoir l’importance que revêt parfois pour nous le jugement d’autrui … ce même regard auquel je prends le risque de me confronter en écrivant sur ce blog !

 http://my.dreams.cowblog.fr/images/brokenmirrorbyilovethat.jpg
 

En effet, comment parvenir à avancer, quand le moindre jugement défavorable à notre égard – qu’il soit avéré ou le fruit de notre imagination - nous paralyse, et nous immobilise dans une remise en question stérile et destructrice ? Et, bien plus, pourquoi avoir besoin de l’assentiment d’un regard inconnu pour légitimer nos choix, voire même notre simple présence au monde ? Demandez-moi qui je suis, et je vous tendrai un miroir : je ne suis que l’image plus ou moins composite qu’ont forgée pour moi ceux qui ont croisé mon chemin. Le miroir fût-il ébréché par un choc, et je vacille, mes contours se métamorphosent, ondoient, pour finalement se figer dans une monstrueuse irrégularité. 

Poussé à son paroxysme, un tel abandon de soi au jugement d’autrui ne peut mener qu’à l’étiolement pur et simple de notre être, qui se fissure au fil des rencontres pour ne plus ressembler au final qu’à un misérable bris de glace, réfléchissant servilement les Principes hétéroclites que nous ont insidieusement soufflés nos juges tout-puissants: nos semblables.

Avant d’en arriver à un tel dynamitage, je tente de puiser en moi des ressources positives, je m’efforce  de déceler ce noyau dur de ma personnalité qui me permettrait de figer en une certitude ce qui pour le moment n’est que fragilité et instabilité. Bien que je doute de son existence, je postule cette permanence, et je la cherche: elle seule me permettra de former un rempart contre ces rafales de regards, qui m’aliènent autant qu’ils me révèlent ....

                                 ...
Ou bien, solution la plus radicale entre toutes :

Fermer les yeux . Mais c’est alors toute une éducation qui est à refaire. 

♦♦♦

Texte de Sartre sur la honte

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