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« Non, rien de rien, non je ne regrette rien. Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal. Tout ça m’est bien égal. Non, rien de rien, non je ne regrette rien. C’est payé, oublié, je me fous du passé », chantait Edith Piaf. Voilà qui résume assez justement mon état d’esprit actuel : une volonté de tabula rasa, de remise des compteurs à zéro. A quoi bon s’encombrer des fantômes du passé, de regretter les instants perdus et de culpabiliser en songeant aux multiples tournures qu’auraient pu prendre les événements ?

Je jette un regard sur ces derniers mois, mes décisions velléitaires, mes perpétuels retours en arrière, la confusion dans laquelle je baignais, et je réalise qu’il est désormais temps d’aller de l’avant et de me libérer de l’illusion qui en est la cause.

 

…. « Balayés les amours, avec leurs trémolos, balayés pour toujours, je repars à zéro » …

 

La page est en train de se tourner, et je retrouve peu à peu un regard plus clair sur mes désirs, mes projets. Derrière le voile de l’illusion, je redécouvre un monde moins hostile, dans lequel il est enfin possible d’agir et de faire prendre à sa vie une direction nouvelle, en essayant d’oublier que chaque décision comporte en puissance sa part d’échec. Je ne souhaite pas demeurer une spectatrice troublée qui, contemplant son passé dans une affliction passive, se laisse imposer des décisions contraires à ses désirs, dans l’espoir que les événements prendront - plus tard peut-être, qui sait ? -  une tournure positive. Ce n’est pas en endurant passivement la douleur que cette dernière s’envole, mais en la combattant jour après jour– encore faut-il en avoir la force, et trouver les ressources pour y faire face. Je me mets donc désormais en quête, quotidiennement, de ces sources d’espoir, en moi-même ou dans le monde qui m’entoure : l’existence n’est qu’un chaos désordonné auquel nous devons donner sens. Il n’y a pas de signes, dans l'univers, indépendamment de ceux que nous y décelons, et qui nous permettent de poursuivre notre chemin avec plus d’assurance. Le dessin que j’ai choisi pour illustrer l’article traduit d’ailleurs cette vision de l’espoir comme d’une ressource que nous avons le pouvoir de générer : les bulles d’air étincelantes jaillissent des mains du personnage, qui semble plongé dans une concentration extrême.

 

Je laisserai donc le mot de la fin à Loïc, qui, fort d’un optimisme inébranlable, est à l’origine d’une nouvelle philosophie que je nommerais le « douhgnutisme », et dont la première sentence s’énonce ainsi : « Considères le doughhnut, et non le trou qui est en son centre ! » (variante hautement poétique de la métaphore éculée « il faut voir le verre à moitié plein et non à moitié vide »)….

PS : Petite question au nouveau penseur de l’optimisme moderne : comment fait-on quand la contemplation du doughnut suscite en nous une irrésistible envie de le dévorer (puis d’engloutir le paquet entier... pour enfin finir soi-même rongé par la culpabilité ?? ;)

 

...Pour le plaisir des grands classiques ....