Je vous fais partager quelques citations de mes récentes lectures, dans lesquelles est exprimée une même réflexion sur l'attachement, voire l'amour, qui ne m'avait jamais traversée l'esprit et prend le contrepied de ma définition de l'amour …
« Nathanaël, car ne demeure pas auprès de ce qui te ressemble ; ne demeure jamais, Nathanaël. Dès qu'un environ a pris ta ressemblance, ou que toi tu t'es fait semblable à l'environ, il n'est plus pour toi profitable. Il te faut le quitter. Rien n'est plus dangereux pour toi que ta famille, que ta chambre, que ton passé »
(Les nourritures terrestres, Gide)
« Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir »
(Du monde entier au cœur du monde, Cendrars)
Gide et Cendrars défendent ainsi l'idée que nul ne doit s'attacher et demeurer auprès de ce qu'il aime, et toujours partir en quête de nouveauté.
Moi qui ai toujours considéré l'amour comme synonyme d'attachement et de fidélité, je me demande quel est la finalité de ce mouvement incessant vers le nouveau : que cherche t on dans ce refus de la permanence, corolaire d'un refus de l'amour ? Peut-être la crainte de souffrir est-elle à l'origine de ce comportement, ou bien la peur de ne pas pouvoir ainsi connaître toutes les infinies richesses que la vie nous réserve, et dont on fait le choix de ne pas profiter en s'immobilisant en un endroit ou auprès de quelqu'un.
D'un autre côté, certes, l'attachement nous fait prendre le risque de souffrir d'une éventuelle séparation, et nous devons en cela faire preuve de prudence et de retenue, mais il nous ouvre également à toute une palette d'émotions que celui qui est sans attache ne peut ressentir que de façon superficielle ...
PS: Réflexion culturelle du jour : Eh oui, Christophe Maé n'a rien inventé ! :-p ... Ok, je sors ...