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All the world's a stage, here is my part !

Samedi 28 février 2009 à 11:46

Les 8 commandements du Psychorigide Professionnel

 

 

Règles édictées après une semaine de vie chez un psychorigide breveté, quatre étoiles, diplômé de l'ENPL (Ecole Normale de Psychorigidité de Limoges)


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  1.  

    1. Le psychorigide est détenteur de LA vérité universelle. Donc il a TOUJOURS raison. Vous n'allez tout de même pas contester la sagesse suprême, voyons.


  1.  

    2. Le psychorigide ne supporte pas d'être contredit. Alors si vous êtes en désaccord, optez pour un mouvement de la tête de haut en bas et de bas en haut, accompagné de quelques « hmm... oui... ah ... ». Conseil d'initiée : surtout pas de « ah oui? », ou « non, vraiment? », vous ne feriez que prolonger la conversation de quelques heures supplémentaires.

     

  2.  

    3. Le psychorigide range ses yaourts selon un axe double : par saveurs (fraise, vanille etc) sur l'axe horizontal, et par date de péremption sur l'axe vertical. Si vous essayez d'intervertir un « fruit des bois » avec un « ananas-passion », attendez-vous au cataclysme. Vous avez bouleversé sa vie.*

     

  3.  

    4. Le psychorigide aime tout contrôler, y compris vos faits et gestes quand vous évoluez dans un périmètre de 50 mètres autour de lui. Alors quand vous intervenez dans son univers réglé et minuté (donc parfait, cela va de soi), prévenez-le, c'est la moindre des choses (de toutes façons il s'en rendra compte avant que vous ayez eu le temps de sortir de la pièce) :

    « Je déplace le Banania d'une étagère vers le haut. Je suis désolée, je m'excuse, vraiment, ce n'est pas ma faute, mais il n'y a plus de place entre les 23 paquets de sucre et les 16 paquets de farine (Oui, le psychorigide a peur d'être en rupture de stock).

     

  4.  

    5. Le psychorigide mange à 19'00'00. Avant l'heure, c'est pas l'heure. Après l'heure, c'est plus l'heure. Eh oui, à 19h25, les infos régionales commencent, et on ne mange pas devant la télé, c'est mauvais. Toujours une chose après l'autre.

     

  5.  

    6. Quand le psychorigide a une passion, il aime la faire partager (l'imposer?) à son entourage (ou même à quiconque lui adresse la parole). Ses amis devraient donc  être très calés sur l'empire balkanique en URSS dans l'entre deux guerres, ou l'évolution du mode de fonctionnement des machines à écrire de 1900 à nos jours... s'il en avait encore !

     

  6.  

    7. Le psychorigide n'a confiance qu'en lui-même : les autres sont des êtres dotés d'une capacité d'organisation inférieure, ils sont FAILLIBLES ! Donc quoique vous fassiez, vous ne serez JAMAIS à la hauteur. Résignez-vous.

     

  7.  

    8. Le cerveau du psychorigide n'est pas doté de l'option « humour ». Donc évitez les boutades, car le second degré est une notion qui lui est tout à fait étrangère.

Qui aime bien châtie bien ;)...


* Fonctionne également avec les compotes.


Lundi 26 janvier 2009 à 1:57

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« Non, rien de rien, non je ne regrette rien. Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal. Tout ça m’est bien égal. Non, rien de rien, non je ne regrette rien. C’est payé, oublié, je me fous du passé », chantait Edith Piaf. Voilà qui résume assez justement mon état d’esprit actuel : une volonté de tabula rasa, de remise des compteurs à zéro. A quoi bon s’encombrer des fantômes du passé, de regretter les instants perdus et de culpabiliser en songeant aux multiples tournures qu’auraient pu prendre les événements ?

Je jette un regard sur ces derniers mois, mes décisions velléitaires, mes perpétuels retours en arrière, la confusion dans laquelle je baignais, et je réalise qu’il est désormais temps d’aller de l’avant et de me libérer de l’illusion qui en est la cause.

 

…. « Balayés les amours, avec leurs trémolos, balayés pour toujours, je repars à zéro » …

 

La page est en train de se tourner, et je retrouve peu à peu un regard plus clair sur mes désirs, mes projets. Derrière le voile de l’illusion, je redécouvre un monde moins hostile, dans lequel il est enfin possible d’agir et de faire prendre à sa vie une direction nouvelle, en essayant d’oublier que chaque décision comporte en puissance sa part d’échec. Je ne souhaite pas demeurer une spectatrice troublée qui, contemplant son passé dans une affliction passive, se laisse imposer des décisions contraires à ses désirs, dans l’espoir que les événements prendront - plus tard peut-être, qui sait ? -  une tournure positive. Ce n’est pas en endurant passivement la douleur que cette dernière s’envole, mais en la combattant jour après jour– encore faut-il en avoir la force, et trouver les ressources pour y faire face. Je me mets donc désormais en quête, quotidiennement, de ces sources d’espoir, en moi-même ou dans le monde qui m’entoure : l’existence n’est qu’un chaos désordonné auquel nous devons donner sens. Il n’y a pas de signes, dans l'univers, indépendamment de ceux que nous y décelons, et qui nous permettent de poursuivre notre chemin avec plus d’assurance. Le dessin que j’ai choisi pour illustrer l’article traduit d’ailleurs cette vision de l’espoir comme d’une ressource que nous avons le pouvoir de générer : les bulles d’air étincelantes jaillissent des mains du personnage, qui semble plongé dans une concentration extrême.

 

Je laisserai donc le mot de la fin à Loïc, qui, fort d’un optimisme inébranlable, est à l’origine d’une nouvelle philosophie que je nommerais le « douhgnutisme », et dont la première sentence s’énonce ainsi : « Considères le doughhnut, et non le trou qui est en son centre ! » (variante hautement poétique de la métaphore éculée « il faut voir le verre à moitié plein et non à moitié vide »)….

PS : Petite question au nouveau penseur de l’optimisme moderne : comment fait-on quand la contemplation du doughnut suscite en nous une irrésistible envie de le dévorer (puis d’engloutir le paquet entier... pour enfin finir soi-même rongé par la culpabilité ?? ;)

 

...Pour le plaisir des grands classiques ....

 

 

 

 

Samedi 20 décembre 2008 à 0:50

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"Il n'y a pas d'amour heureux",  un poème d'Aragon (r)éveillant en nous une "déchirure". Celle d'un bonheur impossible à retenir pour toujours, celle de l'insignifiance et l'absurdité de nos vies, et, bien plus, celle d'un Amour condamné aux "pleurs". Aragon marque ainsi l'Amour du sceau du désespoir, unissant intensité de la passion et puissance de la douleur.

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce

Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs

Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous deux

Louis Aragon, La diane Française

 

Jeudi 18 décembre 2008 à 19:07

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A force de vouloir faire de ce blog un endroit impersonnel, un lieu d’écriture anonyme, j’en arrive à ne plus supporter ce que j’écris, à m’exaspérer moi-même. En effet, voulant éviter l’écueil du blog-déballage de vie privée, je masque sous des « on » impersonnels et des « nous » collectifs des réflexions qui me sont inspirées par ma propre expérience. On pourrait appeler ça de la mauvaise foi, si ce stratagème de dissimulation de ma subjectivité  n’était pas totalement inconscient, relevant d’un réflexe de pudeur primaire.

En me relisant, j’ai l’insupportable sentiment de ne plus être qu’un pastiche de moi-même : on prend les mêmes mots et on recommence. Bref, je m’ennuie moi-même !

C’est pourquoi je tente aujourd’hui de lutter contre cette pudeur extrême en publiant un article un peu plus personnel … (remarquez tout de même les 10 lignes de justification avant d’en arriver au fait : on ne se refait pas ;)

 

Plusieurs nuits déjà que le même rêve se reproduit, ou, devrais-je dire, que les acteurs qui y prennent part sont identiques. Un en particulier. Je commence à me demander si Freud n'avait pas raison, quand il affirmait que les désirs et les souffrances refoulés par la conscience se trouvaient transposés sous forme symbolique dans nos rêves.

Durant le jour, ma conscience me laisse plus ou moins au repos, étant trop occupée par le travail et les discussions entre amis. Mais la nuit, la blessure se rouvre, prouvant que le deuil n'est pas terminé. Le désir, refoulé à la clarté du jour, éclate aussitôt que l'obscurité gagne du terrain, me mettant face à moi-même, face à ce Manque qui m'apparaît dans toute sa cruauté. Quel vide, quelle omniprésence de l'Absent, quelle douleur face à cet éloignement volontaire, cette solitude certes consciemment choisie, mais qui ne porte pas encore ses fruits.

Ainsi, l’Absence me hante par son omniprésence, et le Manque, à défaut de troubler mes jours, est maître de mes nuits. Pitié, que vienne enfin l’oubli !

 

 Sur ce, je pense à un poème de Verlaine :

 

Ô triste, triste était mon âme

A cause, à cause d'une femme.

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé,

Bien que mon cœur, bien que mon âme

Eussent fui loin de cette femme.

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé.

Et mon cœur, mon cœur trop sensible

Dit à mon âme : Est-il possible,

Est-il possible, - le fût-il -

Ce fier exil, ce triste exil ?

Mon âme dit à mon cœur: Sais-je

Moi-même que nous veut ce piège

D'être présents bien qu'exilés,

Encore que loin en allés ?



Dimanche 14 décembre 2008 à 1:17

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« Vous n'avez pas à vous sentir coupable d'une chose que vous n'avez pas choisie, et qui en plus vous fait souffrir. Est-ce que quelqu'un qui a la grippe se sent coupable ? » : voilà une phrase entendue récemment, qui me porte à réfléchir sur le sentiment de culpabilité, quand celui-ci ne se fonde sur aucun motif concret.

Comment se débarrasser de cette sangsue qui nous torture moralement, nous oblige à porter le poids du monde sur nos épaules, alors même que les faits dont nous nous accusons sont totalement indépendants de notre volonté ?

Car la culpabilité est vicieuse : par son caractère plus ou moins inconscient, elle se dérobe à la raison, si bien que nous nous aliénons en endossant une responsabilité injustifiée. Parfois même, ce sentiment précède l'action que nous nous apprêtons à accomplir, nous faisant pressentir notre futur échec, notre incapacité à être à la hauteur de la tâche. Il me semble que cette surenchère dans la notion de responsabilité de ses actes, bien plus qu'une conscience aigue de « l'effet papillon », est adossée à la peur fondamentale de décevoir autrui, et prend donc ses sources dans un défaut d'estime de soi. D'où une remise en question perpétuelle de notre propre comportement, face à des situations qui nous paraissent alors toujours inconfortables : pourquoi telle personne que nous aimons est-elle si affligée, si ce n'est parce que nous ne parvenons pas à la rendre heureuse ?  La déception qu'exprime un proche à notre égard peut-elle être injustifiée, nous qui sommes toujours en deçà des exigences que notre propre volonté se fixe ? Ces pensées parasitent notre rapport à autrui, et perturbent encore plus le regard que nous portons sur nous-mêmes.

En effet, le sentiment de culpabilité nous dote d'un sens aigu du sacrifice, nous poussant à nous punir de notre échec en nous refusant tout plaisir, en nous imposant des contraintes qui nous accablent.

C'est pourquoi je me demande au nom de quoi, au nom de qui , nous nous infligeons une responsabilité – et la punition qui en est le corollaire - que nous ne ferions subir à personne, tant elle est démesurée et totalement illégitime ?? La prise de conscience de cette culpabilité totalement infondée commence certainement par ce questionnement fondamental, auquel la plupart des victimes du syndrome de « Culpabilite aigüe » arrivée à son stade terminal et paroxystique est incapable de répondre !

 

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