Après une année d’absence, je vais tenter de redonner vie à ce blog avant qu’il n’expire définitivement, face au découragement et à l’insatisfaction qui étouffent mes mots et paralysent ma pensée depuis tout ce temps. Depuis des mois, et malgré une sourde envie de m’exprimer, il m’est impossible d’écrire plus de deux phrases sans les effacer aussitôt après, insatisfaite devant leur fadeur et leur inconsistance. J’ai l’oppressante sensation que mon inspiration s’est tarie, que le flux de mes paroles est désormais disharmonieux, discordant, et qu’il n’en émane qu’un faible son éraillé. Je me remets ainsi à mon clavier, tiraillée entre le désir de partager mes réflexions, et la crainte de ne livrer qu’une pensée sans épaisseur. C’est donc avec indulgence que je vous demande de considérer ce nouveau départ : mon écriture a sans doute perdu en fluidité, les thèmes abordés en pertinence et en originalité …
Il est ainsi tout naturel que je commence par vous parler d’une chose dont je prends de plus en plus conscience en ce moment, à savoir l’importance que revêt parfois pour nous le jugement d’autrui … ce même regard auquel je prends le risque de me confronter en écrivant sur ce blog !
En effet, comment parvenir à avancer, quand le moindre jugement défavorable à notre égard – qu’il soit avéré ou le fruit de notre imagination - nous paralyse, et nous immobilise dans une remise en question stérile et destructrice ? Et, bien plus, pourquoi avoir besoin de l’assentiment d’un regard inconnu pour légitimer nos choix, voire même notre simple présence au monde ? Demandez-moi qui je suis, et je vous tendrai un miroir : je ne suis que l’image plus ou moins composite qu’ont forgée pour moi ceux qui ont croisé mon chemin. Le miroir fût-il ébréché par un choc, et je vacille, mes contours se métamorphosent, ondoient, pour finalement se figer dans une monstrueuse irrégularité.
Poussé à son paroxysme, un tel abandon de soi au jugement d’autrui ne peut mener qu’à l’étiolement pur et simple de notre être, qui se fissure au fil des rencontres pour ne plus ressembler au final qu’à un misérable bris de glace, réfléchissant servilement les Principes hétéroclites que nous ont insidieusement soufflés nos juges tout-puissants: nos semblables.
Avant d’en arriver à un tel dynamitage, je tente de puiser en moi des ressources positives, je m’efforce de déceler ce noyau dur de ma personnalité qui me permettrait de figer en une certitude ce qui pour le moment n’est que fragilité et instabilité. Bien que je doute de son existence, je postule cette permanence, et je la cherche: elle seule me permettra de former un rempart contre ces rafales de regards, qui m’aliènent autant qu’ils me révèlent ....
... Ou bien, solution la plus radicale entre toutes :
Fermer les yeux . Mais c’est alors toute une éducation qui est à refaire.
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Je t'embrasse :)