my.dreams

All the world's a stage, here is my part !

Dimanche 10 février 2008 à 10:31




Que tous ceux qui se font du souci pour moi se rassurent : les articles que je publie en ce moment ne sont que métaphoriques, symboliques. Bien sûr, au premier degré on peut y voir un symbole de mort, mais non, je ne suis pas suicidaire je vous le confirme ^^ Il y a encore bien trop de choses en ce bas monde que je voudrais explorer pour déjà vouloir le quitter :-) Mon dernier article, qui décrit une chute, n'est pas purement et simplement l'expression de  mon désir de me jeter dans la Vienne, mais la métaphore d'un monde intérieur, d'une conscience un peu embrumée !

Voila, je tenais simplement à préciser ces choses, car , même si je l'ai expliqué à un ami qui m'a demandé hier soir : "Mais qu'est-ce que c'est que cet article ?? Ca va plus du tout là !!", il fallait tout de même que je mette les choses au clair officiellement :-)

Samedi 9 février 2008 à 23:14



Sous mes pieds, le vide. Je relève la tête pour ne plus avoir à contempler l'abîme aux contours indistincts qui dans quelques instants m'aura enveloppée. Dois-je céder ou résister, lutter ou me livrer ? Peu à peu paralysée et asphyxiée, je m'enivre d'une douce torpeur et m'engouffre vers ces sourdes profondeurs. Refuge des pensées égarées, l'obscurité me protège, dissimule mon malaise et consume mes craintes. Ce vide tant redouté désormais m'apaise, et c'est avec assurance que je me laisse glisser le long des abruptes falaises de l'oubli. J'oublie mon être, mon corps se dilue dans de vagues sensations, et, ainsi désincarné, mon esprit à son tour m'abandonne. Pris de vertige, il tente de fuir cette nébuleuse confusion,  mais le voile qui l'aveugle brusquement se déchire.


            Je viens de toucher le sol et contemple depuis les profondeurs l'ampleur de ma chute vertigineuse. Le chemin à parcourir pour remonter demande plus de forces que je n'en possède, c'est pourquoi je me résigne à demeurer dans ce gouffre obscure, à y vivre, ou plutôt y survivre. Je fais quelques pas, je vais ça et là sans espoir ni appréhension, sans crainte et sans passion, mais tandis que le brouillard m'entoure et m'aveugle, l'angoisse du vide me saisit à nouveau. Alors je m'assois et, immobile parmi ces ombres familières, je tente de trouver le sommeil… dormir, encore et toujours, perdre conscience pour oublier le néant qui m'aspire, dormir enfin pour oublier que ce néant
est mon avenir.


Samedi 2 février 2008 à 0:22


Avez-vous déjà ressenti cette impression d'être ici et en même temps ailleurs, rattachés au réel par un fil invisible menaçant de se briser à tout instant ? Vous savez que vous vivez, mais vous ne le  ressentez, pas, et la partie de vous qui observe le monde extérieur, l'analyse, l'interprète, n'entre jamais en communication avec celle qui éprouve, sent les choses.Quand vous vous en rendez compte, le vertige vous prend, un étourdissement provoqué par le choc de ces deux parties de vous-mêmes qui se méconnaissent l'une l'autre, et vous vous sentez impuissants face aux événements, condamnés à les laisser glisser sur vous sans tenter de leur faire prendre un autre cours. Vous les vivez, certes, mais sous le mode de l'acceptation passive, sans vouloir rien changer au monde extérieur, dont vous intégrez peu à peu les règles, jusqu'à les subsituer à votre mode de pensée initial. Il m'arrive parfois de me sentir comme emprisonnée dans une cuirasse de fer, imperméable au temps, me paralysant à une étape donnée de mon psychisme, et m'étouffant dans une attitude stoïque constante. On s'empêche de ressentir la douleur, on se convainc qu'elle n'a pas lieu d'être, car « les choses sont ainsi » et « ne pourraient pas être autrement ». Pire, quand la carapace se craquèle et laisse se déverser le flot des émotions refoulées, on en arrive même à culpabiliser de ressentir de telles émotions, et le barrage se reforme bien vite. Ne jamais rien laisser paraître à la surface, tout enfouir en soi, et même s'empêcher SOI MEME de ressentir pleinement le flot de ses émotions ! Tout cela est intéressant d'un point de vue psychanalytique : faites gaffe à votre Surmoi, ne le laissez pas vous asphyxier tel un boa autour de votre cou, car ensuite plus vous lutterez pour vous en libérer, plus il resserrera perfidement son étreinte !

 


Quelques extraits de La Nausée de Sartre, que je lis en ce moment, et que je trouve fascinant en ce qui concerne les différentes perceptions du temps que nous pouvons avoir, en fonction de la façon dont on se positionne par rapport à la vie:


« Rien n'a changé et pourtant tout existe d'une autre façon. Je ne peux pas décrire ; c'est comme la Nausée et pourtant c'est juste le contraire : enfin une aventure m'arrive et quand je m'interroge, je vois qu'il m'arrive que je suis moi et que je suis ici ; c'est moi qui fends la nuit, je suis heureux comme un héros de roman. »


« On appelle ça, si je me souviens bien, l'irréversibilité du temps. Le sentiment de l'aventure serait, tout simplement, celui de l'irréversibilité du temps. Mais pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas toujours ? Est-ce que le temps ne serait pas toujours irréversible ? »


« Il faut choisir : vivre ou raconter »


« A chaque instant je tiens de tout mon cœur : je sais qu'il est unique ; irremplaçable – et pourtant je ne ferais pas un geste pour l'empêcher de s'anéantir »


 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast